Trésor inestimable de la Corée du Sud, l’insam (인삼)

Une présentation s’impose

On parlait déjà du ginseng coréen dans des écrits datant de la période Goryeo (918-1392). Cette racine était ramassée à l’état sauvage dans les montagnes de Corée. Dotée de vertus médicinales reconnues en médecine orientale, son commerce devint très vite lucratif. Sa recherche fut comparable à une véritable «ruée vers l’or», provoquant sa quasi-disparition. C’est pour l’éviter que depuis 1 500 ans, l’insam est cultivé par l’homme. L’Occident le découvre en 1610, grâce à des marchands des Pays-Bas et des personnages illustres tels Jean-Jacques Rousseau ou le roi Louis XVI de France qui en raffolaient. Aujourd’hui, cette industrie est très rentable et elle est contrôlée par les pouvoirs publics qui s’assurent que toutes les racines mises sur le marché répondent bien aux cahiers des charges stricts de sa production. La culture du ginseng est exigeante, complexe et coûteuse : elle peut prendre jusqu’à 6 ans ; la qualité du sol doit être maximale, car la racine puise tous ses minéraux qu’il contient et il doit être mis au repos plusieurs années pour se reconstituer.

De plus, le ginseng n’aime pas la lumière directe, il doit donc en être protégé.
Tous ces facteurs se répercutent sur le prix de vente : le ginseng coréen est un produit de luxe. Une petite poignée de racines fraîches (300 gr) peut aller jusqu’à 200 $ US. Alors si vous recevez en cadeau ce produit, considérez qu’on vous estime … un peu 😉

Une racine médicinale que l’Asie envie

Quand on apprend que le mot «insam» en coréen signifie « corps humain», on comprend d’emblée l’usage de cette racine ancestrale 😉
Les Coréens sont très fiers de ce produit qui est reconnu comme le meilleur des ginsengs du monde, car il possède une concentration de saponines et de ginsenosides beaucoup plus élevée que les autres ginsengs.

Ce produit fait partie intégrante de la vie quotidienne des Coréens, on le retrouve partout sous de diverses formes (racine, poudre, cachets, liquide, etc.) et dans des domaines variés qui vont de la pharmacie à l’alimentation en passant par les cosmétiques !

Ses qualités médicinales :

  • renforcer le système immunitaire,
  • réduire le stress,
  • lutter contre le vieillissement,
  • réduire les inflammations,
  • augmenter la concentration, etc

sont de plus en plus reconnues par le domaine scientifique. Il existe plusieurs catégories de ginseng coréen : la racine brute (insam) est aussi appelée sunsam ; quand elle est séchée, elle devient baeksam. Quand elle est bouillie dans l’eau puis séchée, elle est nommée taegeuksam et on la désigne hongsam ou ginseng rouge quand elle est cuite à la vapeur et séchée.

Une excursion au cœur de la culture de l’insam

On trouve facilement du ginseng dans les grandes villes de Corée, mais je souhaitais visiter un marché de ginseng. L’an dernier, Veronica de Gastro Tour nous a emmenés dans la ville de Ganghwado (강화도), proche de la frontière avec la Corée du Nord.

Quand vous rentrez dans ce bâtiment qui regroupe tous les producteurs de la région, vous en avez plein les yeux 😉 Des stands à perte de vue, des produits à la pelle et dans un doux parfum de terre, ça m’a rassuré 😉
Chaque producteur vend sa propre récolte contrôlée, les ginsengs sont classés par âge et par forme. Plus ils ressemblent à un corps humain, plus ils ont de la valeur.

Une rencontre sympathique et vivifiante !

Nous étions en route pour rendre visite à un vendeur qui faisait affaire avec notre guide, quand tout à coup, une dame s’est approchée de nous et a insisté pour qu’on vienne la voir. Rien d’étonnant en soi, car on se fait souvent interpeller par des vendeurs sur les marchés à l’étranger… mais dans ce cas-ci, nous avons été bien surpris ! Elle tenait à nous parler parce qu’on était francophones ;-), elle nous avait entendu parler français dans le stationnement.
Nous avons appris que madame Suh Hoon-Ja a cinq filles dont une mariée à un français et qui vit à Nice dans le sud de la France avec son petit-fils. On sentait que c’était important pour elle de nous raconter tout cela, elle ne devait pas avoir l’occasion de les voir souvent. Entendre parler français devait lui permettre de faire revivre des souvenirs. Elle nous a reçus comme si nous étions des invités de marque, elle nous a expliqué son travail d’agricultrice de ginseng et nous a fait goûter ses produits.

Là, je dois préciser une chose dont je n ‘ai pas encore parlé, c’est le goût du ginseng… en fait, ce n’est pas très bon, voire pas bon du tout. Il faut même l’avaler très vite et s’assurer de trouver quelque chose de sucré pas loin à se mettre dans la bouche rapidement ! Mais je vous rassure, on a bien fait cela 😉
Nous sommes repartis les bras chargés de cadeaux (biscuits, bonbons, racines, jus) et nous lui avons quand même acheté quelques produits à prix raisonnable. Madame Suh a même délaissé son stand pour nous conduire, en voiture, dans l’un des meilleurs restaurants de la ville qui prépare samgyetang (삼계탕).
Quand on voit la frénésie des Chinois et des Japonais à acheter tous les produits dérivés de cette racine dans les boutiques spécialisées en Corée du Sud, on se dit que c’est du sérieux 😉 Depuis quelques années, je suis également devenue accro ! C’est mon remède pour passer à travers l’hiver et on s’entend pour dire qu’avec les hivers québécois, on a besoin de tous les «trucs» possibles !

Attention, à savoir

Si vous prenez du ginseng coréen, allez-y avec prudence car il active le système sanguin, alors ne forcez pas la dose 😉 Par ailleurs, toutes les sortes de ginseng ne sont pas bonnes pour tous, tout dépend si vous avez le sang chaud ou froid. Un spécialiste de médecine orientale pourra vous le dire et vous conseiller.

Pour en savoir plus :

http://www.ginseng-coree.fr/info/les-differentes-qualites-de-ginseng-13.php

http://www.coree-sante.fr/content/9-ginseng-rouge

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3659626/

https://www.root9ginseng.com/about-red-ginseng.html

http://kfoodinus.com/k-food/korea-insam/

http://www.ginsengres.com

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